Ces derniers temps, je m’efforce de traduire et de partager mes écrits avec un public arabophone, qui ne maîtrise pas la langue française. Depuis quelques jours, je m’appuie sur l’aide de Chat GPT pour accomplir cette tâche. Cependant, l’entreprise demeure ardue, car il est nécessaire de réviser les textes traduits. Les traductions ne sont pas encore parfaites, et de nombreux contresens subsistent. Ce travail requiert beaucoup de temps et d’attention.
Auparavant, je traduisais mes textes moi-même, d’autant que j’ai débuté ma carrière journalistique en arabe et que ma première licence était dans cette langue. Toutefois, ce travail bilingue est essentiel. Contrairement aux publics du Machrek, le public arabophone auquel j’appartiens semble relativement conservateur. Par ailleurs, dans les départements universitaires d’histoire, de langue arabe et même de droit, le conservatisme semble être la norme.
Lors de séminaires dispensés aux étudiants de magistère en littérature arabe, j’ai constaté que ces derniers n’avaient jamais entendu parler d’auteurs tels que Hanna Mina, Saadallah Wannous, Jamal al-Ghitani, Sonallah Ibrahim ou Zakaria Tamer. Nombre de nos propres écrivains restent également méconnus. En outre, l’appareil critique utilisé posait souvent problème, notamment en droit, où l’on s’appuie davantage sur la tradition.
Des modules fondamentaux, tels que la philosophie, l’épistémologie ou l’histoire des sciences, ne sont pas proposés, bien qu’ils soient d’une importance capitale. Cette absence engendre une fermeture intellectuelle tragique et écarte la pensée critique.
Cela dit, l’expérience avec ChatGPT s’avère enrichissante. Il suffirait de s’adapter à cet outil, qui, selon moi, ne remplacera jamais l’intelligence humaine.